Multiplication des tâches, accélération du rythme de travail, saturation des messageries, réunionnite aiguë, horaires à rallonge… on le constate tous ; le mode de fonctionnement actuel du monde du travail est de plus en plus dense. Or, les conséquences sont avérées et fortement préjudiciables, pour le collaborateur avant tout, pour les entreprises et leur productivité et in fine, pour la société dans son entier.
Mal-être au travail : la difficulté pour les entreprises de jouer les garde-fous
Consciemment ou inconsciemment, beaucoup de dirigeants ne reconnaissent pas l’ampleur du problème de surmenage et du mal-être au travail au sein de leur entreprise et ce, pour plusieurs raisons :
- En premier lieu, la pression qu’ils doivent eux-même absorberles enferme dans un quotidien qui ne laisse pas de place à la remise en question.
- Le maintien d’une culture d’entreprise basée sur l’overworking et la performance à tout prix alourdit un environnement déjà difficilement tenable.
- Le manque de ressource peut être un facteur aggravant, difficile à combler pour certaines entreprises.
- Enfin, le manque de formation et plus généralement desensibilisation peut conduire les managers à passer totalement à côté des signes avant-coureurs d’un burn-out. Une prise de conscience tardive conduit le plus souvent à une situation irréversible.
Pour toutes ces raisons, il est nécessaire de mettre en place de véritables stratégies RH, concrètes et préventives pour évincer le mal-être en entreprise et les risques de burnout.
Les symptômes constitutifs du mal-être au travail
Le mal-être au travail, qui peut engendrer un burn-out ( ou syndrome d’épuisement professionnel) se traduit de plusieurs manières :
- Manifestations émotionnelles L’individu ressent un sentiment de perte de contrôle qui se manifeste par des peurs et des tensions nerveuses. Une fatigue émotionnelle s’installe. Elle se caractérise par une humeur changeante, une tristesse, un manque d’entrain ainsi qu’une irritabilité et une hypersensibilité.
- Manifestations physiques Les symptômes les plus fréquents sont une fatigue chronique intense et une perte d’énergie. Les troubles du sommeil ne permettent plus de gérer son quotidien, engendrant des tensions multiples, maux de tête, troubles alimentaires, vertiges, nausées…
- Manifestations cognitives Dans ses formes les plus aiguës, la souffrance au travail entraîne des difficultés dans le traitement des informations et la capacité à agir. Difficulté de concentration, à réaliser ses tâches quotidiennes, à prendre des décisions… l’individu a un sentiment de perte d’efficacité et de confiance.
- Manifestations comportementales On peut noter une attitude de détachement, voire de cynisme envers son travail ou envers ses collègues. Repli sur soi, isolement, agressivité sont des comportements que l’on peut noter dans ces cas de souffrance au travail. Le collaborateur se désengage progressivement.
Les signaux collectifs
Un certain nombre d’indicateurs peuvent alerter les dirigeants et leurs responsables RH sur les dysfonctionnements au sein de l’entreprise.
Le taux d’absentéisme, turnover, détérioration des services ou de la qualité des produits, le non respects des délais répétés, ou encore les actions conduites par le CHSCT et autres tensions sociales sont autant d’indicateur à prendre en considération pour juger de l’état global d’une organisation.
Par ailleurs, les activités du service de santé, les accidents de travail et les maladies professionnelles reconnues ou les suicides mettant en cause le travail révèlent des situations graves qui nécessitent des actions correctives immédiates.
Les facteurs de risque
Plusieurs facteurs peuvent contribuer à l’émergence d’un mal-être au travail. Il est important de les identifier pour être en mesure de mettre en place des processus d’alerte.
- Surcharge de travail, pression temporelle ( intensité et temps de travail incompressible).
- Charge émotionnelle répétée ( contacts avec un public difficile, violences verbales subies…).
- Absence de contrôle sur son travail, marge de manoeuvre insuffisante
- Manque de reconnaissance, manque d’équité.
- Conflits de valeur, perte de sens.
- Manque de clarté dans les objectifs et les moyens.
- Demandes contradictoires, mauvaises relations de travail.
Les stratégies RH pour évincer le mal-être au travail
On commence de plus en plus à reconnaître que la question du mal-être au travail est un problème plus structurel qu’individuel. Nous devons de manière collective changer nos habitudes et notre culture du travail. Voici donc quelques stratégies à mettre en place pour promouvoir un environnement de travail sain :
Mise en place de règles de bonnes conduites managériales
- Encouragez vos collaborateurs à prendre des pauses régulières.
- Veillez à ce qu’ils prennent leurs congés.
- Evaluez la charge de travail de manière régulière et mettez en place des indicateurs de suivi pour mesurer la charge de travail, si elle est ponctuelle ou récurrente.
- Fixez les délais d’exécution et les priorités de manière collective, avec vos collaborateurs
- Ecoutez vos collaborateurs et programmez des feedbacks réguliers.
- Quand cela est possible, encouragez une flexibilité des horaires encadrée.
- Evitez les réunions en fin de journée ou en fin de semaine ( par exemple le vendredi à 17h…).
- Respectez le droit à la déconnexion.
Développement d’une culture de soutien et de solidarité
- Favorisez un environnement de travail collaboratif et solidaire.
- Instaurez une culture du feedback constructif et valorisant qui intègre les difficultés rencontrées en toute transparence.
- Mettez en place des micro-réunions informelles pour échanger avec vos équipes.
- Mettez en place des programmes de mentorat au sein de l’entreprise et, si vous le pouvez des séances de coaching individuel ou collectif.
- Organisez des teams building ou des ateliers « bien-être » qui permettent de renforcer la cohésion d’équipe et les moments de convivialité. (Lire ici notre article sur les teams building )
- Fêtez les succès de manière collective.
Mise en place de formation et sensibilisation
- Formez les managers à reconnaitre les signes de burn-out et leur permettre d’offrir leur soutien.
Conformément aux principes généraux de prévention, l’employeur a la responsabilité d‘informer les travailleurs sur l’ensemble des sujets relevant de la santé physique et mentale, et de la sécurité au travail.
- Soutenez vos équipes en proposant des ateliers tels que la gestion du temps, la gestion du stress.
- Sensibilisez-les à l’importance de l’écoute active et de l’empathie.
- Elaborez une charte RSE relative au bien-être en entreprise en intégrant les équipes dans sa mise en place.
Conclusion
Préserver le bien-être au travail est un défi de chaque instant pour les entrepreneurs et leurs collaborateurs. En sachant détecter les signes avant-coureurs d’une souffrance au travail et en cultivant avant tout un environnement de travail sain de manière collective, les entreprises s’inscrivent dans une dynamique positive et durable, aujourd’hui indispensable à tous.
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